Chaque année depuis la Libération, une délégation composée des représentants du monde combattant et des autorités civiles et militaires ainsi que des élus municipaux clichois et villevaudéens, rend hommage aux résistants Pierre Simon et Pierre Marcassoli, originaires de la commune de Clichy-sous-Bois, tombés sous les balles nazies le 26 août 1944. Des gerbes sont déposées devant la plaque commémorative, sur la route départementale 34, entre Villevaudé et Claye-Souilly, à l’endroit même où ils furent fusillés. (Cette plaque a été remplacée dans les années 2010 par une autre plaque).

 

Ancienne plaque FFI

Plaque FFI actuelle

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre SIMON (24 ans) et Pierre MARCASSOLI ont commencé leur supplice  à Clichy-sous-Bois en compagnie de Georges CHAPOT. Ce dernier, heureusement rescapé, partage ses souvenirs avec deux anciens instituteurs de l’école du Bourg, A. et M. HENRIET :

« C’est dans le local qui servait de classe enfantine au vieux groupe scolaire du Bourg que 28 résistants s’étaient installés, dans les premiers jours du mois d’août, avec l’accord des instituteurs de l’école. Le 24 août, les Allemands assiégèrent l’école avec des moyens imposants : 7 automitrailleuses et de nombreux fusils mitrailleurs. Les résistants, alertés par leur guetteur, escaladèrent le mur mitoyen et disparurent dans les fourrés. Pierre Marcassoli, physiquement handicapé, fut rapidement capturé.

Le siège avait commencé en fin de matinée, mais quelques résistants n’étaient pas au cantonnement. C’est ainsi que Georges Chapot, sur la route du Bourg, croisa une voiture allemande qui emmenait Pierre Marcassoli, tenu bras en l’air. Il comprit et changeant de direction, marcha vers la mairie. Pierre Simon, sorti des bois de la Lorette vint le rejoindre. Ensemble, ils revinrent à l’école ; les automitrailleuses étaient parties, le calme semblait revenu. Ils étaient préoccupés par les armes hâtivement cachées dans les buissons. Ils furent arrêtés et rejoignirent Pierre Marcassoli pour être alignés  au mur de la Cure. Les Allemands, s’énervaient, discutaient, menaçaient les trois malheureux qu’ils emmenèrent dans divers endroits. Après avoir renoncé à conduire leurs captifs à la Kommandantur de Meaux, ils les embarquèrent le soir en direction de Claye-Souilly. Ils s’arrêtèrent, la nuit étant venue, dans la côte du sanatorium de Villevaudé (maison de retraite du Poitou) et alignèrent de nouveau, sur le bord de la route, leurs trois otages. Georges Chapot, profitant de l’obscurité et surtout de la déclivité du terrain, bondit dans les buissons et malgré les rafales tirées dans sa direction, réussit à s’échapper, tandis que ses deux malheureux camarades tombaient sous les balles nazies. »

Char américain près de la gare de Chelles

Il est 23heures, c’est le samedi 26 août 1944…  La veille Paris a été libéré. Pendant que la 2ème D.B. du général Leclerc progresse à l’intérieur de la capitale, la IVth Infantry division américaine (celle qui avait débarqué à Utah Beach), se regroupe dans le bois de Vincennes en vue de nettoyer le Nord-Est de la région parisienne. Les 8ème et 12ème IR de cette division ont repoussé les Allemands dans notre canton les 27 et 28 août 1944. Après une résistance importante de la part des Allemands tenant le fort de Chelles, ainsi qu’au carrefour de la Madeleine, le 8ème I.R continue sa progression sur la route de Chelles au Pin puis Courtry et Vaujours, pendant que deux bataillons du 12ème I.R  consolident leurs positions, l’un sur la route de Villevaudé à Claye, en haut de la côte dans le bois Gratuel et l’autre à l’orée du bois St Martin au-dessus d’Annet. Pendant ce temps, à Lagny jusqu’à l’arrivée des Américains, les FFI défendent les ponts que les Allemands installés à Thorigny essayent de faire sauter. Mais, le 28 août 1944, les armes lourdes américaines provoquent des pertes sérieuses à l’ennemi. C’est  la fuite. Le 29 août notre région est libérée.

Char français réutilisé par l’armée allemande et abandonné près de l’étang du Bout d’En-Bas à Villevaudé. route de Chelles à Claye. 27/08/1944 Archives Municipales de Chelles- Fonds Musée – 42Z3

Sources : Bulletin Municipal de Clichy-sous-Bois N°6. Janvier 1967.

Libération de Lagny et de ses environs par Georges LEDUC

Libération du canton de Claye. M.CRAPART, société d’Histoire de Claye.

Photographies: Monique Mazoyer et tank dans  livre de Chelles n°22 (archives 1936-44) et Capture du film de Monsieur Roger Goujon. Archives Municipales de Chelles – Fonds Musée – 42Z3