L’église, à la collation de l’abbaye de Saint-Faron avant la Révolution fera, en 1808 partie du doyenné de Meaux, la paroisse de Vignely lui étant rattachée. Monseigneur ALLOU la situe en 1875 dans le doyenné de Claye.
Depuis 2008, elle fait partie, avec Vignely du Vicariat nord, pôle missionnaire de Meaux.
L’église est placée sous le vocable de Sainte-Geneviève.
L’Ancienne église :
II n’existe pas de traces d’une église à Trilbardou avant le XIIème siècle. Cependant, dans la légende de la vie de sainte Geneviève, le corps de celle-ci y aurait été déposé, lors de ses transferts pour éviter les profanations des pillards normands.
Sa construction en pierre date probablement du début du XIIIe siècle. Ce fut sans doute au départ une simple chapelle destinée aux moines du prieuré dont la présence est attestée en 1206.
Au XVe et au début du XVI° siècles s’ajouta, une chapelle Saint-Nicaise, le bénéficiaire était nommé par l’évêque. Son emplacement exact est inconnu : elle n’existe plus, mais on ignore la date de sa destruction.
Les combats des guerres de religion ayant endommagé l’église, une restauration est entreprise vers 1594.
De 1710 à 1720, d’importants travaux sont de nouveau entrepris dans l’église.
Le clocher actuel est reconstruit sur les murs du chœur, les travaux sont terminés en 1718 et un horloger de Dammartin, le sieur LEGROS, pose le 23 avril 1719, une horloge qu’il facture 300 livres.
En 1744, une nouvelle poutraison est installée dans le clocher pour supporter les cloches.
En 1785, J. Charles LENOIR, lieutenant criminel et lieutenant de police de Paris, nouveau seigneur de Trilbardou dont il a acquis le château en 1783, décide de procéder à la reconstruction de sa demeure dont l’architecte est BROGNIARD et, en même temps à celle de la nef de l’église ; cette mission-ci est confiée à l’architecte CELLERIER.
Sa façade est de style néo-grec, surmontée d’un fronton triangulaire souligné d’une frise dorique. Le fronton triangulaire qui couronne la façade achève de donner à l’ensemble un caractère « grec ». Cependant, l’étoile à cinq branches qui orne le tympan du fronton évoque saint Denis mais aussi sainte Geneviève (cette même étoile se retrouve dans les armes de sainte Geneviève, à Meaux, anciennement abbaye de Chaage).
A l’intérieur de l’église, hormis la voûte en berceau, on retrouve le style néo-classique annoncé par l’extérieur. De part et d’autre de la nef, huit colonnes à fût lisse, reposent sur de hauts tambours cylindriques à rebord horizontal. De larges dalles de pierre couvrent le sol de la nef. Précédant les bancs fermés de l’allée centrale, deux bornes de pierre tronconiques portent de petits bénitiers.
Dans la dernière travée de l’église néo-classique, quatre stalles ont trouvé place de chaque côté, entre les colonnes; en son milieu, se trouve l’autel moderne, face aux fidèles.
Le chœur est de facture plus ancienne que la nef : c’est ce qu’il reste de l’église primitive, conservé à la fin du XVIII° siècle, lorsque la nef fut reconstruite selon les plans de CELLERIER. Cette dernière étant plus large que la partie ancienne, un plan en arc au sommet duquel est installé un crucifix opère le raccord. L’accès se fait en gravissant trois marches. Deux travées de style ogival s’y succèdent ; le centre de la première est percé d’une importante ouverture circulaire : c’est l’accès aux cloches d’où pendaient autrefois les cordes de sonnerie. C’est cette travée qui supporte le clocher.
Les cloches :
Une petite cloche de 63 centimètres de diamètre, pesant environ 150 kg, ne possédant aucun ornement, aucune inscription, daterait de la fin du XVIe siècle, c’est-à-dire de la restauration de l’église en 1594.
En 1744, une grosse cloche de 878 kg avec un petit battant de 28 kg fut installée à côté de la petite cloche. Fondue elle a permis de faire la cloche ci-dessous :
Une cloche de dimensions plus importantes, car son diamètre est de 115 centimètres, 1024 kg, a été installée en 1839 et bénie par l’évêque de Meaux, monseigneur ALLOU. Cette cloche, qui a coûté 499 francs, a pu être fondue grâce à la dernière donation importante faite à l’église par Mme Dupont, veuve du dernier seigneur du village, en exécution du testament de son mari, du 24 décembre 1817.
Chemin de croix :
Les quatorze stations du chemin de croix, semblent avoir bénéficié d’une restauration récente ; la partie supérieure de chacune d’elles porte son numéro inscrit en chiffres romains sur une croix tréflée.
Quadrangulaires, les différents tableaux en bas-relief sont de teintes pastel où dominent le rosé, le vert et l’or pâle. Les scènes s’inscrivent dans une sorte de fenêtre surmontée d’un arc en plein cintre, soutenu de part et d’autre par des colonnes cannelées et coiffées de chapiteaux d’inspiration corinthienne. Le nom de chaque station figure à la base de chaque tableau, entre les colonnes.
Vitraux :
La vitrerie de l’église de Trilbardou comprend deux vitraux rectangulaires surmontant la porte centrale et des vitraux semi-circulaires. Tous ont en commun une parfaite symétrie, un fond gris où se dessinent des fleurs, des feuilles et des lignes géométriques et où le même type de motifs vient en surimpression dans des couleurs franches : bleu, rouge, vert, jaune…
Mobilier :
Plusieurs éléments ont été classés «monuments historiques ». Par ordre chronologique de classement :
– 29 mars 1955 : deux crédences du 18e siècle (bois taillé, marbre)
– 2 juin 1971 : trois tabourets de chantre du 18e siècle (bois taillé).
– 29 février 1980 : banc d’œuvre, limite 18/19e siècle (bois taillé)
– 29 février 1980 : retable du maître-autel, tableau ; L’Annonciation du 18e siècle.
D’autres éléments non classés méritent de retenir l’attention.
Le reliquaire :
Le reliquaire déposé sur l’autel de la chapelle Saint-Jean-Baptiste contient les reliques de sainte Geneviève, patronne de la paroisse. C’est ce qui fait sa rareté, car les restes de la sainte conservés à Paris ayant été brûlés à la Révolution, il ne subsiste guère que ceux de Trilbardou, quelques parcelles à Saint Etienne-du Mont à Paris, ainsi qu’à Diant (77).
La chaire :
La chaire à prêcher fait face au banc d’œuvre ; comme lui en bois clair, elle est composée de panneaux simplement moulurés.
Les fonts baptismaux :
Ils sont situés à l’entrée du bas-côté gauche, entre les deux premiers piliers de la nef ; entourés d’une grille et posés sur un plancher : une belle cuve cannelée en marbre rose, portant la date de 1677 posée sur un pilier en forme de balustre.
Extraits du livre de la Société d’Histoire de Claye et ses Environs sur « Les églises de l’ancien doyenné de Claye ».