Saint Pierre et Saint Paul sont les deux piliers de l’Eglise et jamais la Tradition ne les a fêtés l’un sans l’autre. L’Eglise romaine, c’est l’église de Pierre et de Paul, l’église des témoins directs qui ont partagé la vie du seigneur.
L’Eglise fut construite aux XIème et XIIème siècles, époque de transition entre les architectures romane et gothique.
Aussi, n’est-il pas surprenant de découvrir un clocher roman soutenu par quatre énormes piliers d’un style intermédiaire caractéristique de cette époque.
L’Eglise paraît avoir été reconstruite au XVIème siècle sur l’emplacement d’un ancien édifice du XIIIème dont on a conservé le sanctuaire, formé de deux travées. Au dessus d’une de ces travées s’élève le clocher.
Le chœur
Il possède des chapiteaux de la fin des XIIème et XIIIème siècles. Il semblerait que la nef voûtée d’ogives, probablement détruite pendant la guerre de cent ans, ait été reconstruite dans la seconde partie du XVème siècle.
Les autres parties de l’église furent pour la plupart détruites lors des guerres qui opposèrent Français et Anglais au cours des XIVème et XVème siècles. Après cette tourmente, vers la fin du XVème siècle, les églises furent relevées dans nos villages en même temps que renaissait l’agriculture vers 1450 (vu par Toussaint Duplessis).
Les deux épitaphes
Elles se trouvent dans l’entrée de l’église sur le mur côté gauche.
– La première concerne Jean Boucheron et son épouse Françoise Le Vacher qui ont légué une rente de cent sols à l’Eglise de Messy par un acte daté du 2 Mai 1651. Le curé devait en échange célébrer deux messes par an pour le repos de leurs âmes.
– La seconde concerne Jean Troisvallet, officier de Paneterie en la maison du Roy (décédé le 30 juin 1673) et de son épouse Marguerite Boucheron (décédée le 24 Novembre 1672).
Les fonts baptismaux sont Inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques du 10 Septembre 1980.
La Chapelle Saint Nicolas était à la collation de l’évêque de Meaux. Les chapiteaux de cette chapelle représentent des animaux fantastiques.
Le Maître Autel fut offert par Mme Georges Bataille en souvenir de son époux et de sa mère. Il a été consacré par Mgr Frédéric Lamy évêque de Meaux le 19 Juillet 1936.
La chapelle de la Vierge est située à droite du Maître Autel entre la chapelle Saint-Nicolas et la sacristie avec la statue de la Vierge et l’enfant. Le christ en bois qui se trouvait face à la chaire était déjà mentionné sur l’inventaire des biens de la fabrique de Messy du 9 mars 1906.
La Chapelle Saint-Joseph. Le retable Néo-Grec, est assez récent. Le tableau est une peinture de 1862 signée E. Guet. Saint-Joseph portant une fleur de Lys à la main.
Le Clocher est à 102 mètres de hauteur (niveau de la mer). L’Eglise a sous le clocher un caveau qui a servi de sépulture à d’anciens seigneurs et à 5 autres personnes, à côté de la Chapelle Saint Nicolas.
Les cloches
Les grosses cloches en bronze
– La première fut coulée en 1635 et classée monument historique le 2 Octobre 1942. Parmi les inscriptions qui y sont gravées, on relève qu’elle a été baptisée Catherine, en 1635, par Messire Claude de Faulein, Chevalier Seigneur de Messy. Poids 760 Kg, diamètre 1m10. Le Curé de l’époque était Clovis de Corby, qui a été le premier à tenir les registres paroissiaux.
– La seconde (Extrait du registre paroissial):
« l’an mil sept cent quatre-vingt-deux, le onze septembre avec la permission de Mgr Garnier, Vicaire Général de Mgr l’Evêque de Meaux, a été bénite par moi curé de Messy soussigné la seconde cloche dudit Messy laquelle a été nommée Françoise Hélène Joséphine par très haut et très puissant seigneur Armand François Maximilien Joseph Olivier de St Georges de Vérac, second fils mineur de de très haut et très puissant seigneur, Monseigneur Charles Olivier de St Georges de Vérac, Lieutenant Général pour le Roy de la province de Poitou, Mestre de camp de Dragons, Brigadier des armées du Roy, Chevalier de l’ordre Royal et militaire de St Louis, ministre plénipotentiaire du Roy auprès de Sa Majesté l’Impératrice de toutes les Russies, Seigneur Marquis de Couhé Vérac, château l’Archer Boisset, Orival, Fargues et autres lieux et de feu très haute et très puissante Dame Madame Marie Charlotte Joséphine de Croÿ d’Havré, née princesse du St Empire son épouse, demeurant le dit Seigneur mineur à Paris, rue de l’université paroisse St Sulpice, lequel a été représenté par M. Pierre Delacour, procureur fiscal et receveur de la terre et seigneurie du dit Messy, en vertu de la procuration du dit Seigneur passé à Paris, devant le père et son confrère, le vingt-six du dernier mois de juillet ; et par très haute et très puissante Demoiselle, Mademoiselle Françoise Hélène d’Angennes, Dame des terres et seigneuries du dit Messy, de Tremblay près Montfort L’Amaury et autres lieux, demeurant ordinairement à Paris rue de Varennes faubourg St Germain, laquelle a été représentée par Catherine Cécile Adélard Roche femme de M. Louis Charlemagne Delacour laboureur à Messy, fils dudit Pierre Delacour, en vertu de la procuration à elle passée par ladite Demoiselle Mademoiselle d’Angennes en son château du dit Tremblay, par devant Grignon notaire au dit lieu, le vingt du dernier mois de juillet, les fonds de procuration ont été signés par nous. La dite Bénédiction a été faite en présence de M. Pierre André Delacour curé de Charny, de M. Claude Louis Marmotant de Savigny curé de Compans, de M. Louis Nicolas Taveau marguiller et de M. Pierre Honoré Leduc qui ont signé avec nous et de toute la paroisse. »
Le curé de la paroisse de Messy : Hébert
Mais nous ne savons rien du nom du fondeur, de son diamètre ou de son poids, et nous ne le saurons jamais. Ladite cloche a disparu du clocher de Messy. Est-ce que, comme bien d’autres dans la région, notre cloche a été rejoindre les différentes cloches, comme celle d’Annet, rassemblées sur les rives de la Marne pour être acheminées au district de Meaux et refondues (pour les besoins de la France) après la révolution de 1789 ?
La Petite Cloche
Elle sonne chaque jour l’heure et l’angélus. Elle a été fondue le 19 mars 1876 par M. Chambrin à Montargis, à la demande de M. Joseph Jobert, Curé de Messy.
Elle pèse 372 Kilos, elle porte les noms de Marie Joseph, Victor Duflocq le Maire, Vallet Adjoint, Blot, Patin, Peradon Rolland, H. Vallet Conseillers Municipaux, J. Barthélémy Instituteur et de Joseph Jobert Curé de Messy.
Les Vitraux
A Messy, les verrières furent restaurées après la seconde Guerre Mondiale. Elles se divisent en deux parties et couvrent au total 30 m².
– la première partie comprend 5 vitraux uniques :
- Le baptême du Christ
- La crucifixion
- Un vitrail de la Vierge
- Saint-Pierre et sa barque
- Un œil de bœuf au centre le Saint Esprit
– la deuxième partie comprend six vitraux standards utiles pour harmoniser des couleurs et encadrer une lumière du jour extérieure nécessaire à l’éclairage de l’intérieur de l’Eglise.
Le chemin de croix a été béni le 4 septembre 1864.
Le tableau qui se trouve à droite, en entrant, au pied de l’escalier du clocher, représente Jésus donnant les clefs à Saint Pierre, patron de cette église. Cette peinture signée E. Guet, datée de 1858, est classée aux archives départementales. Elle
avait été retenue pour être exposée au Musée du Luxembourg – 19 rue de Vaugirard à Paris – lors d’une exposition sur les trésors classés du patrimoine des églises de Seine-et-Marne.
Si l’église de Messy ne possède pas d’objets très anciens, c’est parce qu’elle fut pillée lors de la Fronde, le 26 mars 1662, par les soldats du Prince de Condé en guerre contre le Roi.
Les plaques commémoratives
« Aux enfants de Messy morts pour la France »
Dans notre église, comme dans toutes les églises de France, deux plaques sont fixées au mur en mémoire des enfants du village morts pour notre pays. L’une pour le conflit de 1914/1918, l’autre est dédiée aux victimes civiles décédées lors d’un bombardement lors de la libération de Messy en 1944.
Le Caveau de Saint Pierre
Il ne faut pas passer sous silence le caveau de Saint Pierre. Lorsque la fête Patronale avait lieu sur la place de l’Eglise, Saint Pierre, représenté par une peluche, avait son caveau devant le débit de boisson de Melle Louise Barat. Il y reposait entre deux bouteilles de vin, en attendant la fête de l’année suivante. Ce symbole représentant l’abondance des récoltes et la prospérité du village.
L’évolution voulant que les manèges et les boutiques des forains soient déplacés pour se retrouver au centre du village sur une place aménagée pour les mesures de sécurité, en 1989, le caveau de St Pierre fut déplacé. Une nouvelle demeure lui fut aménagée près de l’église surmontée d’une croix de mission qui se trouvait oubliée sur la route de Claye à Messy. Cette croix provenait d’une mission prêchée par un prêtre dominicain qui aurait eu lieu du 14 au 23 janvier 1878 (inscrit dans le registre ecclésiastique de 1877 de la paroisse de Messy, page 139).
(Extrait du livre « Les églises de l’ancien doyenné de Claye » édité par la SHCE.)