Le collateur était le chapitre Notre-Dame de Paris. Compans faisait partie de l’Archidiaconé de France, doyenné de Claye. Puis en 1808, passe dans le doyenné de Dammartin en Goële et le 5 juin 1822 est rattaché à la paroisse de Thieux. Puis en 1953, Compans dépendra du Mesnil –Amelot ; en 1978 la paroisse est de nouveau rattachée à Dammartin en Goële. Elle fait, à ce jour, partie du pôle missionnaire de Dammartin.
L’église est placée sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption.
L’ancienne église
L’église très ancienne, est déjà mentionnée dans un parchemin de juillet 1255.Elle était à l’emplacement de l’église actuelle et faisait face à une partie du village.
C’est une église de cinq travées en voûtes d’ogives dans sa longueur.
A l’extérieur, la façade, à pignon, avec un petit vitrail dans sa partie gauche était à l’est, le portail est entouré de deux piliers butants ; à chaque angle, il y avait également des piliers butants.
Sur le côté sud, donnant sur le jardin du presbytère, il y avait cinq vitraux, encadrés de six piliers butants.
Sur le côté nord, donnant sur le cimetière, il y a seulement quatre vitraux car le clocher (toujours existant) a été érigé sur la deuxième travée de ce bas-côté. Le clocher émerge d’une hauteur de deux étages au dessus du toit, avec deux façades à pignon et une toiture recouverte de tuiles, avec fenêtres et abat-son, six autres piliers butants encadrent chaque angle : on y accède, de l’intérieur, par un escalier à vis en maçonnerie.
Sur la façade ouest, également à pignon et piliers butants aux angles, est adossée la sacristie avec, au dessus, une chambre pour le chapelain du seigneur.
Le toit, à un seul comble, est recouvert de tuiles.
A l’intérieur, la nef avait une longueur de deux travées trois quarts, pavée en partie de pierres tombales et en partie de carreaux de pierre blanche.
Au bout des deux bas côtés, longs également de cinq travées en voûtes d’ogive, il y a un autel. A droite, du côté du cimetière, la chapelle du Chancelier Boucherat ; à gauche, nous ne savons pas à qui elle était dédiée ; elles sont toutes les deux pavées de carreaux noir et blanc et séparées du bas côté et du sanctuaire par une balustrade en menuiserie à hauteur d’appui.
Le chœur, long de deux travées un quart, est pavé de carreaux noir blanc, comme actuellement. Dans le sanctuaire, l’autel avec son retable, vraisemblablement le même que celui qui existe actuellement, est adossé au mur ouest, il est surélevé de la hauteur d’une marche en parquet de menuiserie dont le bord est en pierre ; il est séparé des bas-côtés par de cloisons d’assemblage de menuiserie à hauteur de dossiers de bancs.
La voûte du chœur et de la nef est so
utenue par quatre colonnes rondes à gauche et deux à droite.
La nouvelle église
Comme d’autres, dans le doyenné, il fallut la démolir. D’après les comptes de l’Hôtel-Dieu les travaux commencés en 1767, se sont poursuivis en 1768 et 1769 ; les derniers payements étant effectués en 1772. Ce qui explique la date de 1768 sur le fronton. Seul le clocher, restauré en 1694, a pu être conservé.
C’est un édifice d’une grande simplicité, orienté est-ouest (l’autel est à l’Ouest au lieu d’être à l’est), contrairement aux principes canoniques. Construit en grande partie en pierre de taille, il n’a fait l’objet de restauration qu’à la fin du 20ème et début du 21ème siècle.
L’église faisait face à une partie du village, ce qui n’est plus le cas, la construction du nouveau château au 19ème siècle, avec l’agrandissement de son parc a fait disparaître ce secteur.
La façade, très sobre, de couleur blanc cassé, rénovée en 1992 par la commune, est située à l’est, donnant sur la route allant à Thieux, faisant face au mur de briques du parc; à l’origine, l’accès au portail se faisait par une volée de cinq marches en pierre donnant sur un simple chemin ; vers 1880, lors de la création d’une vraie route, le niveau ayant été abaissé par rapport à l’ancienne voie, une deuxième volée de cinq marches a été ajoutée.
Le clocher, seul vestige de l’ancienne église et restauré en 1694 (le chapitre Notre-Dame et l’ Hôtel-Dieu de Paris ont contribué à la dépense, étant les plus gros décimateurs), est situé immédiatement à droite, mordant sur le cimetière auquel on accède par une porte ouvrant sur un mur cintré ; c’est une tour rectangulaire, à deux étages, couverte d’un toit en ardoises à quatre pans, surmonté de la croix et du coq ; faite en moellons, aux quatre angles en pierre, avec, au nord, une fenêtre au rez-de- chaussée, pour éclairer le départ de l’escalier qui permet d’accéder à la cloche et une autre, à l’est, à hauteur du 1er étage. Au sud, il y a une horloge donnée en 1774 par Mr d’Aguesseau, et à l’ouest, curieusement, une ancienne grande ouverture bouchée.
Le côté sud du bâtiment est percé de six fenêtres cintrées, la quatrième, maintenant bouchée, éclairait la chapelle du Sacré Cœur ; au nord, du fait du clocher, il n’y en a plus que quatre, celle du milieu, donnant dans la chapelle de la Vierge, est également occultée.
Deux petites chapelles carrées, également couvertes de tuiles, font saillies sur les façades latérales au niveau de la troisième travée ; dessinant sur le plan une ébauche de transept.
L’intérieur lumineux, sans bas-côtés, ni piliers, est couvert par une voûte.
A gauche, en entrant, les fonts baptismaux du 17ème : une grande cuve en pierre, inspirée en taille réduite des baignoires romaines avec anneaux pendant sur chaque côté, est posée sur un pied également en pierre avec une large assise ; son couvercle en bois a disparu en 1992.
A droite, la porte du clocher.
Deux rangées de bancs clos nous amènent à une belle table de communion du 18ème en bois, ajourée avec ses motifs en S opposés par paire.
Adossé au mur ouest, le retable du maître-autel du 17ème est placé dans une niche concave peu profonde formant une ébauche de chevet.
Devant, l’autel moderne, sur lequel est posé un crucifix avec un Christ en ivoire, offert par Merlin, curé de Thieux et Compans entre 1819 et 1853.
A droite, pendante, une lampe de sanctuaire en cuivre argenté, portant la date du 14 avril 1722, provenant de l’Hôtel-Dieu de Paris, décimateur du lieu.
A gauche, dans le chœur, le long du mur, le banc d’œuvre qui, avant, faisait face à l’autel derrière la table de communion.
En repartant du chœur, à gauche, se trouve la chapelle dédiée à la Vierge, avec sa statue couronnée, tenant l’enfant Jésus, également couronné, posé sur un globe d’azur.
Ensuite, face à la chaire, un grand crucifix, en bois polychrome, est présenté sur un panneau de chêne; puis une plaque commémorant les morts pour la France et une autre pour un soldat tué à Dien Bien Phu (tous habitants de Compans).
Le dos au chœur, à droite, la chapelle du Sacré Cœur avec sa statue polychrome, style Saint Sulpice, avec son manteau de pourpre et d’azur semé d’étoiles, bénie le 25 mai 1901, par le curé Beaurain.
Tout de suite après, la chaire, en face du Crucifix, avec, au centre, son panneau représentant l’Assomption de la Vierge, malheureusement très abîmé, vraisemblablement à la Révolution, mais sur lequel on devine encore les apôtres, le tombeau et la Vierge s’élevant vers le ciel, portée par une nuée .
La cloche
L’unique cloche qui se trouve dans le clocher porte cette inscription, avec les grandes armes du chancelier Boucherat avec couronne ducale :
« En 1695, j’ay esté bénite par René Guylbault prêtre et curé de ce lieu et nommée Louise Anne Francisse
Par hault et très puissant seigneur M Louis Boucherat chevalier, comte de Compans, chancelier et garde des sceaux de France, commandeur des ordres du roi et par haulte et très puissante Anne de Loménie son épouse, seigneur du dit lieux
Michel Monge, marguillier en charge
Martin Navarre, procureur fiscal
Decoudray nous a fettes »
Le chemin de croix
Le chemin de croix actuel, sur moulage en plâtre, aurait été offert par l’Impératrice Eugénie à la suite de sa visite à Compans pour l’inauguration du château dont le propriétaire était M. Vallé des Noyers. On peut, en effet voir, sur chaque station, les grandes armes de l’Empire.
Les vitraux
Ils sont d’origine (1767) et tous en verre blanc, ce qui rend l’église très lumineuse.
Un seul a été remplacé en 1945 à la suite de la béatification, par Pie XI, le 17 octobre 1926, du curé Claude, Louis Marmottant de Savigny tué le 2 septembre 1792 au séminaire Saint- Firmin à Paris, lors des massacres de septembre, à la chute de la royauté.
(Extrait du livre « Les églises de l’ancien doyenné de Claye » édité par la SHCE.)