Sous le vocable de Saint Léger (fêté le 2 octobre).
L’ancienne église
Construite au XIIIème siècle, l’église est située au milieu du village.
Elle est interdite en 1686 pour cause de dépérissement. A-t-elle été réparée ? Certainement, car en 1728, le curé Carbon est inhumé dans la chapelle St Georges, tandis qu’en 1754, le curé Verdun (fils d’un échevin de Meaux) l’est dans la chapelle de la Vierge et en 1776 le curé Bouïc.
L’église est de style gothique avec croisée d’ogives, la partie la plus ancienne est, semble-t-il, la chapelle de la Vierge où il y a la tombe de Robert de Charny avec la date de 1348.
La partie droite du chœur est plus moderne que sa partie gauche dont le style serait proche de celui de la chapelle de la Vierge.
La chapelle Saint Georges a été réparée en 1737 par son chapelain, le curé Carrérè, mais son style est similaire.
La nef, d’un style moderne, porte une inscription de 1578, date à laquelle elle aurait été refaite ; quant aux bas-côtés, en 1718 celui de droite a été rétréci, alors qu’il était en alignement avec la chapelle Saint Georges et de ce fait, les fonts baptismaux ont été transférés dans celui de gauche ; la petite porte à gauche a été fermée et ouverte à droite. Le pignon, du côté du porche, aurait été refait en 1611, d’après une inscription.
En 1763, l’église est vraiment en très mauvais état : toutes les arcades sont étayées.
C’est inéluctable, les experts rendent leur avis : il faut la démolir. Un projet de reconstruction est préparé. Néanmoins, ce projet ne verra pas le jour, car le 12 novembre 1777, elle est encore interdite (car devenue dangereuse) par Jean-Louis de la Marthonie de Caussade évêque de Meaux et démolie. Le 15 novembre 1777, le curé Pierre-André Delacour bénit en présence des paroissiens l’église provisionnelle.
Nouvelle église
En 1782, l’église est reconstruite entièrement sur le même emplacement.
La reconstruction ayant été mal dirigée, à partir de 1802, on est obligé de la restaurer ; des travaux furent repris, en 1816, pour consolider la nef, grâce à la générosité de la Baronne de Baulny, propriétaire de Choisy le Temple.
De nouveau de 1877 à 1880, on reconstruisit la voûte du chœur et le clocher.
Dans le dernier quart du XXème siècle et le début du XXIème, différentes restaurations sont entreprises par la commune, tant intérieures qu’extérieures ; ont été faits : toit (1979) nef, clocher, ravalement, boiseries, etc… (dont confortation des fondations des chevets et stabilisation des voûtes de la croisée du transept, la réfection de la voûte ; études faites par Christophe Anion, ingénieur ETP, travaux de septembre 1997 à septembre 1998, qui entraînèrent la fermeture de l’église pendant 1 an : toutes les cérémonies étant assurées à l’église à Villeroy) ; en 2005 le beffroi a été également remis en état, ayant souffert à la suite de la canicule de 2003 ; en 2005, le coq a été rehaussé afin d’installer une antenne téléphonique par Bouygues sur le toit du clocher.
Description de l’église actuelle
L’église se présente sous la forme d’une grande et longue chapelle, sans bas-côtés, ni piliers.
Elle possède deux chapelles latérales, l’une dédiée à la Sainte Vierge, l’autre à Saint Georges (comme l’était également la chapelle de Choisy le Temple), maintenant à la Sainte Trinité.
Le portail est de style grec ionique; l’intérieur, où 3 coupoles surmontent 3 chapelles abbatiales placées sur le même rang, est grec composite.
Le maître-autel et la chaire en bois sculpté reproduisent les attributs des abbés d’autrefois, tels ceux de Saint Denis, mitrés et crossés soustraits à la juridiction de l’ordinaire.
Vingt stalles qui garnissent les deux côtés du chœur de l’église, sont sculptées aux « miséricordes » (sous l’abattant du siège et aux accoudoirs).
Le pourtour de l’intérieur est rehaussé de boiseries refaites à l’identique entre juin 1996 et mars 1998 par les élèves menuisiers de l’E.R.E.A. de Champigny, ainsi que les deux bancs de 14 mètres qui y sont associés.
Le clocher carré est situé à l’arrière au sud-est de l’édifice. A son sommet, le coq a été remplacé en 1988 (l’ancien a été conservé dans l’église).
Cloche
Une cloche d’un mètre de diamètre et d’environ 600 kilos, porte l’inscription suivante en relief sur 3 lignes :
L’AN 1865, J’AI ETE BENITE PAR AUGUSTE ALLOU, EVEQUE DE MEAUX ET NOMME MARIE PAR Mr FERDINAND HIPPOLYTE LAVAUX CULTr A CHOISY LE TEMPLE MAIRE DE CHARNY ET Mme EMELIE BERNIER SON EPOUSE, MMrs JEAN LOUIS BLOT ETAIT CURE ET NICOLAS JULES LEFRANC PRESIDENT DU CONSEIL DE FABRIQUE
Signature : A HILDEBRAND A PARIS FONDEUR DE L’EMPEREUR
Chemin de croix
Le dimanche 19 septembre 1880, fête des Sept Douleurs de la Très Sainte Vierge, ont eu lieu, dans l’église de Charny, la bénédiction et l’édification d’un chemin de croix.
Offerts par le Maire, M. Lavaux, les quatorze tableaux, peints sur toile, d’une exécution très soignée, et richement encadrés, font l’honneur au donateur et à M Richard, de Paris, à qui ce travail avait été confié.
La bénédiction s’est faite en présence de M le chanoine Denis représentant l’évêque, M le doyen de Claye, MM les curés de Charny, Trilbardou, Annet, Iverny et de M Vivier directeur de la maîtrise de la Cathédrale ; M Lavaux, toute sa famille, M Duvivier Président de la fabrique et tous ses membres étaient présents
Il a été restauré par Bernard JOUAN, artiste peintre, habitant Saint-Mesmes, et réinstallé, fin 2007, dans l’église.
Vitraux
Camille de Baulny et Mme Courtier ont offert un beau vitrail. Les trois vitraux qui entourent le maître autel sont de la même facture ; ils représentent, de droite à gauche, Jésus enfant menuisier avec Joseph et Marie; l’Ascension du Christ et l’Assomption de la Vierge. Ce dernier, est signé en bas dans un cartouche : «Ol. Durieux Reims 1879 ».
(Extrait du livre « Les églises de l’ancien doyenné de Claye » édité par la SHCE.)